YVAN COLONNA : ILS ONT TUE LE DERNIER GRAND HEROS

Le 22 mars 2022, un idéaliste est mort, le John Rambo d’Ajaccio[1], l’ardent défenseur de l’identité de toute une région, désespérée et victime, tout au long de l’histoire, d’une injustice constante. Il est mort en homme assassiné, fervent indépendantiste et rêveur, un homme fier qui revendiquait l’autonomie du lieu où il était né et avait grandi : le droit d’un peuple à sauver ses origines, sa langue, sa culture et ses coutumes. La Corse, île des fiers pirates phéniciens, aujourd’hui terre occupée par les Français. En mars, des manifestations et des émeutes ont eu lieu dans les villes de Corse, donnant lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre. Sur une île de 300 000 habitants, plus de 20 000 Corses étaient dans les rues pour protester contre Paris, contre ceux qui n’ont pas su protéger la sécurité d’Yvan Colonna, tué en prison par un autre détenu, mais avec un instigateur encore non identifié[2].

Selon le procureur d’Ajaccio, « des véhicules de gendarmes ont été endommagés » et des bombes à essence ont été lancées, mais il n’y a eu ni blessés ni arrestations[3]. La réalité est tout autre : le peuple corse s’est soulevé, des centaines de personnes ont fini à l’hôpital couvertes de sang[4], le bureau des impôts a été incendié avec des cocktails Molotov et des jets de pierres. Les arrestations ont été nombreuses et indiscriminées – simplement parce qu’on se trouvait dans la rue au mauvais moment[5]. Les affrontements ont commencé dans la ville natale de Colonna, un berger[6] de Cargese[7], une petite ville d’origine génoise, connue pour abriter une communauté grecque exilée en Corse, qui est arrivée ici il y a des siècles en fuyant les soldats turcs[8]. De berger, il devient un intellectuel puis un militant indépendantiste, traqué par les gendarmes, l’un des hommes les plus recherchés de France à la fin des années 1990, lorsqu’il est accusé d’avoir fait partie du commando[9] qui a tué le préfet de Corse-du-Sud Claude Érignac[10], symbole de l’oppresseur français, le soir du 6 février 1998[11]. Un meurtre que Colonna a toujours nié et qui, devant les tribunaux, n’a jamais été prouvé[12].

Mais Colonna a fini en prison parce qu’il est une icône du nationalisme corse, qui de sa fuite a écrit des lettres profondes et émouvantes au journal U Ribombu[13] (le nom vient d’un poème sur le bruit des pigeons en vol, métaphore de la rébellion, réalisé par Yves Stella, fondateur du Front de libération nationale de la Corse[14]) Il a ensuite fait valoir à plusieurs reprises qu’il avait été emprisonné à Paris[15], dans la prison de haute sécurité de Fleury-Mérogis[16], où ses proches ne pouvaient plus l’atteindre[17] comme ils le faisaient lorsqu’il était en fuite[18], et où il a passé quatre ans caché dans une bergerie, protégé par les Corses, et imprenable par la police. En 2011, il a été condamné à la prison à vie, à purger dans un régime de surveillance spécial pour les détenus présentant un risque élevé d’évasion et de comportement violent[19]. Le jour même de son arrestation, le président français Nicolas Sarkozy a annoncé avec satisfaction la capture de l’assassin du préfet, alors que le simulacre de procès qui le condamnerait plus tard n’avait même pas eu lieu[20]. Pour l’ennemi, le tortionnaire français, Colonna est coupable quoi qu’il en soit, il est un prisonnier politique[21].

Colonna a en fait abandonné le militantisme en 1989, après la naissance de son fils[22], Ghjuvan Battista, né de son histoire d’amour avec la belle Pierrette Serreri. Le garçon doit son nom à une amitié née à Nice avec un autre étudiant corse[23], Jean-Baptiste Aquaviva[24], qui a été tué en 1987, mourant en martyr, lors d’une opération de guérilla du FLNC, le Front de libération nationale corse, qui s’est mal terminée[25]. Une circonstance aggravante, selon la justice française, qui a donc empêché Colonna d’être vu par sa famille et transféré à la prison de Borgo, en Corse du Nord[26]. Tout cela malgré l’opinion positive de la police pénitentiaire, qui le décrit comme un « détenu réservé, toujours correct avec le personnel » qui, s’il ne s’était pas appelé Colonna, « serait passé presque inaperçu »[27].

Les ombres inquiétantes derrière le meurtre d’Érignac

Ajaccio, 6 février 1998 : le lieu de l’assassinat du préfet Érignac[28]

À Ajaccio, on murmure que le meurtre d’Érignac était un meurtre mafieux, puis déguisé en meurtre d’État – et le procès n’a pas levé les doutes, car le préfet Érignac était célèbre parce qu’il ne partageait pas la ligne de négociation avec le gouvernement français, promue par les dirigeants de l’époque du blocus Canale Storico[29] des Naziunalist-FLNC[30], les indépendantistes François Santoni[31] et Jean-Michel Rossi[32], mais était fondamentalement favorable à l’octroi de l’indépendance à la Corse. Pourquoi le tuer ?

Claude Érignac a été tué au cœur d’Ajaccio[33]. Le préfet se rendait avec sa femme à un concert de musique classique au théâtre Kallistè[34]. Deux tueurs à visage découvert se sont approchés de lui, aussi silencieux que des ombres, et lui ont tiré trois balles dans la tête avec un pistolet de calibre 9, laissant derrière eux un Beretta dont le numéro de série était clairement visible. Une signature. La police découvre que le pistolet a été volé à un gendarme lors d’une attaque[35] de la caserne de Pietrosella[36] par un mystérieux commando nationaliste le 5 septembre 1997, à laquelle Yvan Colonna aurait participé[37].

Mais comment les tueurs savent-ils qu’Érignac est au concert ce soir-là avec sa femme ? Pourquoi risquer la présence de tant de témoins alors que le préfet est un sportif et qu’il parcourt seul des dizaines de kilomètres à vélo chaque matin[38]? Il existe plusieurs revendications[39], comme celle d’un groupe fictif Sampieru[40], menaçant les représentants de l’État en Corse, dont le fondateur est le militant nationaliste Marcel Lorenzoni[41], un agriculteur, (l’endettement des agriculteurs était l’un des thèmes pour lesquels Lorenzoni était un opposant à la politique proposée par Érignac). Ou celle d’un groupe appelé « Anonymous », dont on ne sait rien[42].

L’enquête est menée conjointement par le Service de Police Judiciaire (SRPJ) d’Ajaccio[43] et la 6ème division de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (qui deviendra la Division Nationale Anti-Terrorisme, DNAT)[44]. Après un an d’enquête, la police a découvert la « piste agricole », qui a conduit à un groupe de nationalistes qui gravitaient autour de la région de Cargèse : Alain Ferrandi, Pierre Alessandri[45], Didier Maranelli, Marcel d’Istria, Martin Ottaviani[46], ainsi que les épouses et les petites amies des trois premiers. Les membres du commando ont été retrouvés grâce aux traces laissées par leurs téléphones portables[47]. Le nom de Colonna a été mentionné par Ferrandi, qui s’est ensuite rétracté, affirmant qu’il avait été battu pour avouer aux agents de la DNAT[48]. L’enquête, qualifiée de « poubelle » par les avocats de la défense, n’aboutira jamais à aucun résultat, malgré plus de deux mille arrestations et 40 inculpations[49].

Au début, personne ne parle de Colonna. Des témoins oculaires ont décrit le meurtrier comme ayant l’air différent. Les experts en balistique affirment que le tireur mesure au moins 1,80 m, alors que Colonna mesure 1,70 m. Le verdict est donc une farce[50]. Ainsi a commencé la longue période de fugue d’Yvan, aujourd’hui âgé de 40 ans[51], tandis que ses deux complices présumés, Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, ont été arrêtés et condamnés à la prison à vie en 2003[52]. Mais la farce continue, l’objectif est d’anéantir les groupes indépendantistes : le 28 novembre 1998 Jean Castela est arrêté, le 30 mai 1999 Vincent Andriuzzi – ce sont deux noms donnés par Alain Ferrandi[53]. Les deux hommes sont présentés comme les « intellectuels du groupe », car ils sont tous deux enseignants[54]. Mais le 23 février 2006, la Cour d’Assises de Paris a acquitté Castela et Andriuzzi, qui avaient été précédemment condamnés à 30 ans de prison, car il a été établi que l’équipe de la DNAT[55] dirigée par Roger Marion[56] avait falsifié les procès-verbaux et était tombée dans de nombreuses contradictions lors des audiences devant la Cour[57].

Vie et mort d’un rebelle romantique

Yvan est né à Ajaccio le 7 avril 1960 dans une famille connue[58], puisqu’il est le fils de l’ancien député socialiste Jean-Hugues Colonna[59] (né à Cargèse et élu dans le département des Alpes-Maritimes). Sa mère, Cécile Riou[60], est une Bretonne de la province du Finistère. En 1975, la famille déménage à Nice : son père, professeur d’éducation physique, est muté. Yvan a obtenu son baccalauréat et peu après (1981), il a abandonné ses études universitaires et est retourné dans sa Corse natale[61], où il a commencé à garder des chèvres. Il s’est engagé dans le mouvement indépendantiste et a été soupçonné – sans aucune preuve – d’avoir participé à certains attentats[62].

Au début des années 80, Yvan a rejoint la Cuncolta naziunalist[63], la branche militaire du Front de libération nationale corse[64] et, en 1984, il aurait joué un rôle actif dans l’une des actions les plus spectaculaires de l’histoire du nationalisme corse: en trois (Pierre Albertini, Noel Pantalacci et Pantaleon Alessandri) pénètrent dans la prison d’Ajaccio déguisés en gendarmes et, après s’être emparés de la garnison, interrogent et « exécutent » dans leurs cellules un patron du crime de Propriano, Jean-Marc Leccia, ainsi que l’ancien kidnappeur sarde Tore Contini[65]. Il n’y a aucune preuve de l’implication de Colonna.

L’exécution est liée à un événement sanglant, l’assassinat de l’indépendantiste Guy Orsoni : on dit que l’ancien secrétaire général de la Haute Corse, Pierre Massimi[66], assassiné par la suite, était un agent du SDECE (les services secrets français) et a orchestré l’enlèvement-assassinat d’Orsoni[67]. Leccia et Contini auraient été les exécuteurs du crime[68]. Le FNLC a revendiqué leur meurtre et déclaré que Joseph Franceschi[69], sous-secrétaire à la sécurité publique, avait remis plus de 100 millions pour payer les hommes qui ont tué Orsoni[70]. Lorsque, en 1990, le FNLC se divise en trois groupes[71], Colonna prend ses distances avec le mouvement indépendantiste, tout en restant un nationaliste radical[72], car il commence à craindre que certaines opérations militaires soient l’œuvre d’espions infiltrés par le gouvernement français.

Claude Érignac est un fonctionnaire droit et courageux. Il est à l’origine de plusieurs enquêtes sur de dangereuses collusions politiques et criminelles, et a mis au jour l’utilisation peu scrupuleuse des fonds de la Caisse régionale du Crédit Agricole – par exemple, dix millions de francs qui ont fini dans les poches d’un haut dirigeant corse et une série de prêts incompréhensibles à une société[73], Fiat Geotech[74], qui investit ensuite l’argent en Italie. Mais Érignac a également mis au jour des affaires louches concernant la cession d’anciennes casernes de gendarmerie, en particulier celles situées sur le littoral, qui sont des lieux attrayants pour le tourisme. Son enquête implique Pierre[75], le fils de l’ancien ministre néo-golliste Charles Pasqua. Pierre Pasqua est lié à un homme d’affaires corse, Étienne Leandri, et à Jean-Charles Marchiani, un espion et corrupteur, ami de la famille et homme à tout faire des partis d’extrême droite français[76].

Érignac est un homme peu commode qui fouille dans certains centres de pouvoir occulte en Corse et en France. C’est pourquoi l' »affaire Érignac » est toujours une plaie ouverte[77]. En janvier dernier, des parlementaires nationalistes corses de tous bords, dont le député Bruno Questel[78], après qu’un complément d’enquête eut démontré l’extranéité de Colonna dans le meurtre du préfet, ont demandé un assouplissement du régime carcéral de Colonna – en vain[79]. Mais la fable de la culpabilité ne tient plus, et l’on craint que Colonna ne soit éliminé avant d’avoir pu prouver son innocence dans un nouveau procès.

C’était le cas. Selon les autorités, Colonna a été agressé le 2 mars par un détenu camerounais[80], Franck Elong Abé[81], pour avoir offensé sa foi islamique – que cette version soit vraie ou fausse, la police pénitentiaire d’Arles s’est tenue à l’écart et n’est pas intervenue : Abé a étranglé et battu Colonna pendant huit minutes[82], avant de réussir à le tuer, alors que tous deux étaient surveillés à vue[83]. La Corse se révolte. Après l’attentat et les premières protestations, le Premier ministre français Jean Castex[84] a révoqué le statut de prison ferme d’Alain Ferrandi et de Pierre Alessandri[85]. Dans un esprit de paix (dit Castex), les deux camarades de Colonna ont été transférés en Corse le 11 avril[86].

La rage désespérée d’une île entière

Pierre Alessandri et Alain Ferrandi[87]

Pour les indépendantistes, cette décision est un scandale[88], étant donné que, selon la loi, tous deux devraient être en semi-liberté depuis 2017[89]. Un rapport d’enquête a fait surface, expliquant comment les agents ont observé le meurtre sans réagir : il y a deux caméras de surveillance dans le gymnase, lieu de l’attaque, mais les agents en charge disent n’avoir rien vu : au même moment que l’attaque fatale, il y avait une opération de maintenance qui aurait nécessité la déconnexion de tous les écrans pendant quelques minutes[90]. Toutes les coïncidences très étranges.

Smaïn Ait Ali Belkacem[91], membre du Groupe islamique armé (GIA) algérien, condamné à la prison à vie[92] pour l’attentat contre la station RER du musée d’Orsay à Paris en 1995, purge sa peine à la prison d’Arles[93]. Abé est l’un de ses disciples en prison[94]. Arrêté en 2012 en Afghanistan par les autorités américaines, Abé a été remis à la France en 2014, où il purge une peine de neuf ans pour terrorisme, ainsi que quatre ans pour tentative d’évasion et agression sur un patient psychiatrique. Il devait être libéré en 2023 après une carrière carcérale émaillée d’incidents[95]. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase : l’île réclame à nouveau désespérément l’indépendance de la France, la reconnaissance de l’identité corse, la libération des prisonniers politiques et l’officialisation du bilinguisme[96].

L’histoire de la Corse donne raison aux indépendantistes. Dans l’Antiquité, la Corse a été conquise par les Romains, les Vandales, les Byzantins, les Lombards et, vers l’an 1000, par les Pisans[97], jusqu’à ce que, après la bataille de Meloria, elle devienne partie intégrante de l’État de Gênes[98], qui, en 1824, a mis fin à l’aventure de Pise en tant que république maritime[99]. Déjà au XVIe siècle, l’indépendance de la Corse avait ses héros et ses martyrs, comme Sampiero di Bastelica[100]. En 1755, les Corses, menés par le chef des Lumières Pasquale Paoli, parviennent à se libérer[101], et la nouvelle Constitution de l’île est signée par Jean-Jacques Rousseau[102]. Gênes a vendu à la France le droit d’occuper militairement l’île, et le rêve s’est évanoui[103].

La rébellion a éclaté dans les années 1960[104], après la fin de la guerre d’Algérie[105]. Le 21 août 1975, le médecin Edmond Simeoni, père de l’actuel président du département[106], et une trentaine d’hommes occupent une ferme à Aleria et enlèvent le personnel. Après deux jours, la Gendarmerie française, avec 1200 hommes armés et des véhicules blindés, a libéré la ferme. L’année suivante, le 5 mai 1976, naît le « Front de libération nationale de la Corse »[107]. Dans la nuit du 4 au 5 mai, 22 bombes artisanales explosent en Corse, sur la Côte d’Azur, à Nice et à Marseille. Le 13 janvier 1978, les Corses attaquent la base de l’OTAN de Solenzara (Corse du Sud) avec des armes et des bombes à essence[108]. Le FLNC mène de nombreux assauts, attentats à la bombe et vols à main armée contre des banques, des bâtiments publics civils et militaires, des installations touristiques et tout ce qui a trait à la France, et impose un « impôt révolutionnaire », qui s’apparente à l’argent de la protection imposé par la mafia sicilienne[109] et sert à financer la guerre d’indépendance.

L’assassinat de Claude Érignac est comparable à l’enlèvement d’Aldo Moro en Italie et à celui de Hanns-Martin Schleyer en Allemagne : dans une période de fortes tensions sociales, des organisations terroristes, fortement infiltrées par les services secrets, tuent une personnalité politique importante (qui, de plus, est du côté de ceux qui se révoltent) et utilisent la colère populaire pour éradiquer violemment la contestation. Mais alors que les Brigades rouges en Italie et la RAF en Allemagne sont vaincues politiquement et militairement, l’indépendance de la Corse survit, et l’arrestation puis le meurtre d’Yvan Colonna deviennent une défaite politique pour le gouvernement français d’occupation.

En 2000, le traité de paix de Matignon[110], initié par le Premier ministre français Lionel Jospin[111], a transformé les demandes d’indépendance en demandes d’un statut spécial pour l’autonomie administrative de l’île. Le « Front national corse » lui-même s’est transformé en un parti politique traditionnel luttant pour un référendum démocratique. Si le noyau dur des nationalistes corses n’a accepté de déposer les armes que le 19 décembre 2014[112], le mouvement s’est divisé, parfois violemment, entre ceux qui veulent de la politique et ceux qui, au contraire, ont choisi des voies mafieuses, dans un tourbillon de querelles où la main des services secrets français est reconnaissable[113]. À quelques kilomètres de la mer, la Catalogne connaît le même problème[114].

Avril 2022 : Manifestation indépendantiste à Ajaccio[115]

La Corse est l’une des régions les plus pauvres et les plus défavorisées de France, malgré le soutien considérable apporté par le développement du tourisme. Son produit intérieur brut est le plus faible des régions françaises (0,35% du total de la France)[116]. Depuis 2017, elle est dirigée par la coalition nationaliste du président Gilles Simeoni[117], l’un des quatre avocats d’Yvan Colonna[118], qui a déclaré avoir atteint l’apogée d’une lutte séculaire, étant donné la grande participation des jeunes aux manifestations[119]. Maintenant, Paris, quel que soit le président, devra descendre à Ajaccio et négocier[120]. Pour la première fois dans l’histoire, le Premier ministre, Jean Castex, a officiellement déclaré qu’il était ouvert au dialogue pour l’octroi d’une véritable autonomie[121]. Le fait que les jeunes aient pris la tête de la contestation pèse d’autant plus sur l’État français. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin[122], a promis un nouveau dialogue[123].

Malheureusement, lorsqu’il s’est agi de passer des promesses aux actes, les choses se sont passées différemment de ce que les Corses avaient espéré. Rien dans les programmes électoraux de Macron et de Le Pen ne laisse présager une avancée de l’autonomie – au contraire, la droite est fondamentalement opposée à toutes les revendications des habitants de l’île. Le pourcentage de citoyens corses ayant voté est très faible, deux électeurs sur cinq sont restés chez eux, les nationalistes se sont abstenus[124]. Le document résumant les conclusions de la police concernant le meurtre d’Yvan Colonna, dont on avait promis qu’il serait rendu public, a été mis à l’écart – il semble que son contenu pourrait entraîner une nouvelle flambée de violence dans toute la Corse[125]. Depuis le 7 avril, une fois par semaine, des milliers de citoyens de Bastia et d’Ajaccio défilent avec la photo de Colonna et une bannière indiquant « Statu francesu assassinu » (État français tueur)[126]. Si rien n’est fait rapidement, la colère débordera à nouveau – l’occasion qu’attend l’armée française pour résoudre la crise à sa manière : avec des armes.

 

[1] https://www.thesocialpost.it/2021/10/08/john-rambo-la-trama-del-film-con-sylvester-stallone-torna-in-onda-questa-sera-su-italia1/

[2] https://www.rsi.ch/news/mondo/Corsica-morto-Yvan-Colonna-15181624.html

[3] https://ricerca.gelocal.it/lanuovasardegna/archivio/lanuovasardegna/2005/11/03/SL5PO_SL501.html

[4] https://www.agi.it/cronaca/news/2022-03-27/rivolta-giovani-corsica-francia-assassina-mito-yvan-colonna-16151854/

[5] https://visionetv.it/caso-colonna-corsica-in-fiamme-un-problema-per-la-francia/

[6] https://ricerca.gelocal.it/lanuovasardegna/archivio/lanuovasardegna/2005/11/03/SL5PO_SL501.html

[7] https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/03/26/a-cargese-yvan-colonna-enterre-en-enfant-du-pays-et-en-martyr-de-la-cause-independantiste_6119228_3224.html

[8] https://www.franciaturismo.net/corsica/cargese/

[9] https://www.ilpost.it/2022/03/12/corsica-manifestazioni-yvan-colonna/

[10] https://www.lejdd.fr/Societe/Justice/yvan-colonna-dans-un-etat-critique-victime-dune-attaque-en-prison-par-un-codetenu-ce-quil-sest-passe-4097039

[11] https://www.lanuovasardegna.it/italia-mondo/2022/03/24/news/i-fantasmi-dell-affaire-Érignac-fanno-tremare-ancora-parigi-1.41325884

[12] https://www.lejdd.fr/Societe/Justice/yvan-colonna-dans-un-etat-critique-victime-dune-attaque-en-prison-par-un-codetenu-ce-quil-sest-passe-4097039

[13] https://uribombu.corsica/produit/n146-marzu-du-2022/

[14] https://www.labottegadelbarbieri.org/corsica-dopo-le-guerre-fratricide/

[15] https://www.lanuovasardegna.it/italia-mondo/2022/03/24/news/i-fantasmi-dell-affaire-Érignac-fanno-tremare-ancora-parigi-1.41325884

[16] https://www.routeyou.com/it-fr/location/view/47838619/carcere-di-fleury-merogis

[17] https://ricerca.gelocal.it/lanuovasardegna/archivio/lanuovasardegna/2005/11/03/SL5PO_SL501.html

[18] https://www.corsicaoggi.com/sito/processo-Érignac-yvan-colonna-rimane-un-detenuto-pericoloso/

[19] https://www.tag43.it/corsica-cosa-succede-yvan-colonna-gerald-darmanin-autonomia-fronte-di-liberazione-nazionale-corso/

[20] https://www.serenissima.news/morto-yvan-colonna-viva-la-corsica-indipendente/

[21] https://www.assembleasarda.org/novita/cosa-succede-in-corsica-nella-lotta-per-il-diritto-all-autodeterminazione/

[22] https://www.tag43.it/corsica-cosa-succede-yvan-colonna-gerald-darmanin-autonomia-fronte-di-liberazione-nazionale-corso/

[23] https://www.lejdd.fr/Societe/Justice/Yvan-Colonna-le-berger-de-Cargese-101181-3286292

[24] https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/haute-corse/hommage-famille-nationaliste-jean-baptiste-acquaviva-1368479.html

[25] https://www.lejdd.fr/Societe/Justice/Yvan-Colonna-le-berger-de-Cargese-101181-3286292

[26] https://www.tag43.it/corsica-cosa-succede-yvan-colonna-gerald-darmanin-autonomia-fronte-di-liberazione-nazionale-corso/

[27] https://www.lejdd.fr/Societe/Justice/Yvan-Colonna-le-berger-de-Cargese-101181-3286292

[28] https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=46000&lang=it

[29] https://www.liberation.fr/cahier-special/1999/07/16/les-nationalistes-le-groupe-sans-nom_278971/

[30] https://www.tag43.it/corsica-cosa-succede-yvan-colonna-gerald-darmanin-autonomia-fronte-di-liberazione-nazionale-corso/

[31] https://www.liberation.fr/cahier-special/1999/07/16/les-nationalistes-le-groupe-sans-nom_278971/

[32] https://www.corsicainfurmazione.org/5940/in-mimoria-jean-michel-rossi-une-figure-historique-du-nationalisme-corse/2021/

[33] https://www.afvt.org/france-ajaccio-assassinat-du-prefet-claude-Érignac/

[34] https://artigos.wiki/blog/fr/Assassinat_de_Claude_%C3%89rignac

[35] https://www.ultimavoce.it/yvan-colonna/

[36] https://www.serenissima.news/morto-yvan-colonna-viva-la-corsica-indipendente/

[37] https://www.ultimavoce.it/yvan-colonna/

[38] https://www.lanuovasardegna.it/italia-mondo/2022/03/24/news/i-fantasmi-dell-affaire-Érignac-fanno-tremare-ancora-parigi-1.41325884

[39] https://artigos.wiki/blog/fr/Assassinat_de_Claude_%C3%89rignac

[40] https://www.liberation.fr/france/1998/02/09/quand-sampieru-prevoyait-des-actions-contre-l-etat-colonial_229318/

[41] https://www.lemonde.fr/archives/article/2000/06/27/le-militant-nationaliste-corse-marcel-lorenzoni-et-son-fils-se-sont-entretues-a-coups-de-couteau_3606445_1819218.html

[42] https://artigos.wiki/blog/fr/Assassinat_de_Claude_%C3%89rignac

[43] https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=46000&lang=it

[44] https://artigos.wiki/blog/fr/Assassinat_de_Claude_%C3%89rignac

[45] https://www.sudouest.fr/france/commando-Érignac-alessandri-et-ferrandi-sont-arrives-a-la-prison-de-borgo-en-corse-10564887.php

[46] https://ricerca.gelocal.it/lanuovasardegna/archivio/lanuovasardegna/2005/11/03/SL5PO_SL501.html

[47] https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=46000&lang=it

[48] https://ricerca.gelocal.it/lanuovasardegna/archivio/lanuovasardegna/2005/11/03/SL5PO_SL501.html

[49] https://artigos.wiki/blog/fr/Assassinat_de_Claude_%C3%89rignac

[50] https://visionetv.it/caso-colonna-corsica-in-fiamme-un-problema-per-la-francia/

[51] https://www.lanuovasardegna.it/italia-mondo/2022/03/24/news/i-fantasmi-dell-affaire-Érignac-fanno-tremare-ancora-parigi-1.41325884

[52] https://www.letelegramme.fr/france/ferrandi-et-alessandri-complices-de-colonna-transferes-d-ici-la-mi-avril-dans-une-prison-corse-22-03-2022-12956162.php

[53] https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=46000&lang=it

[54] https://www.corsicainfurmazione.org/1992867/il-y-a-15-ans-jean-castela-et-de-vincent-andriuzzi-etaient-acquittes-le-parquet-faisait-appel-acquittement-confirme-en-2007-corse-storialln/2022/

[55] https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=46000&lang=it

[56] https://www.lemonde.fr/societe/article/2007/11/24/proces-colonna-les-methodes-d-enquete-de-roger-marion-en-accusation_982121_3224.html

[57] https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=46000&lang=it

[58] https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=46000&lang=it

[59] https://it.unionpedia.org/i/Yvan_Colonna

[60] https://www.letelegramme.fr/bretagne/yvan-colonna-fils-de-cecile-riou-une-bretonne-originaire-de-laz-22-03-2022-12955949.php

[61] https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=46000&lang=it

[62] https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=46000&lang=it

[63] https://www.lanuovasardegna.it/italia-mondo/2022/03/24/news/i-fantasmi-dell-affaire-Érignac-fanno-tremare-ancora-parigi-1.41325884

[64] https://www.tag43.it/corsica-cosa-succede-yvan-colonna-gerald-darmanin-autonomia-fronte-di-liberazione-nazionale-corso/

[65] https://www.zappadu.com/isola_sequestrata/list/A_00_78.html

[66] https://www.lemonde.fr/archives/article/1983/09/22/le-f-l-n-c-dissous-a-revendique-l-assassinat-de-pierre-jean-massimi_2831285_1819218.html

[67] https://www.labottegadelbarbieri.org/corsica-dopo-le-guerre-fratricide/

[68] https://www.letelegramme.fr/france/ferrandi-et-alessandri-complices-de-colonna-transferes-d-ici-la-mi-avril-dans-une-prison-corse-22-03-2022-12956162.php

[69] https://maitron.fr/spip.php?article74375

[70] https://www.lemonde.fr/archives/article/1983/09/22/le-f-l-n-c-dissous-a-revendique-l-assassinat-de-pierre-jean-massimi_2831285_1819218.html

[71] https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=46000&lang=it

[72] https://www.lanuovasardegna.it/italia-mondo/2022/03/24/news/i-fantasmi-dell-affaire-Érignac-fanno-tremare-ancora-parigi-1.41325884

[73] https://www.lanuovasardegna.it/italia-mondo/2022/03/24/news/i-fantasmi-dell-affaire-Érignac-fanno-tremare-ancora-parigi-1.41325884

[74] https://ricerca.repubblica.it/repubblica/archivio/repubblica/1988/09/30/fiat-geotech-in-attivo-torna-utile.html

[75] https://www.lanuovasardegna.it/italia-mondo/2022/03/24/news/i-fantasmi-dell-affaire-Érignac-fanno-tremare-ancora-parigi-1.41325884

[76] https://www.parismatch.com/Actu/Politique/Pierre-Pasqua-fils-de-Charles-est-

[77] https://www.lanuovasardegna.it/italia-mondo/2022/03/24/news/i-fantasmi-dell-affaire-Érignac-fanno-tremare-ancora-parigi-1.41325884

[78] https://www2.assemblee-nationale.fr/deputes/fiche/OMC_PA643127

[79] https://www.lejdd.fr/Societe/Justice/yvan-colonna-dans-un-etat-critique-victime-dune-attaque-en-prison-par-un-codetenu-ce-quil-sest-passe-4097039

[80] https://www.ilpost.it/2022/03/12/corsica-manifestazioni-yvan-colonna/

[81] https://www.paris-normandie.fr/id285077/article/2022-03-06/agresssion-dyvan-colonna-par-franck-elong-abe-ce-quil-faut-retenir-de-la

[82] https://www.ilpost.it/2022/03/12/corsica-manifestazioni-yvan-colonna/

[83] https://www.paris-normandie.fr/id285077/article/2022-03-06/agresssion-dyvan-colonna-par-franck-elong-abe-ce-quil-faut-retenir-de-la

[84] https://www.corsematin.com/articles/jean-castex-annonce-la-radiation-dyvan-colonna-du-repertoire-des-dps-124042

[85] https://www.francetvinfo.fr/politique/affaire/agression-d-yvan-colonna-en-prison/agression-d-yvan-colonna-jean-castex-leve-le-statut-de-detenu-particulierement-signale-de-deux-autres-membres-du-commando-Érignac-dans-un-esprit-d-apaisement_5004236.html

[86] https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/commando-Érignac-pierre-alessandri-et-alain-ferrandi-transferes-en-corse-ce-lundi-2523212.html

[87] https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/transfert-de-pierre-alessandri-et-alain-ferrandi-au-centre-penitentiaire-de-borgo-les-reactions-politiques-2523388.html

[88] https://www.ilpost.it/2022/03/12/corsica-manifestazioni-yvan-colonna/

[89] https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/commando-Érignac-pierre-alessandri-et-alain-ferrandi-transferes-en-corse-ce-lundi-2523212.html

[90] https://www.sudouest.fr/faits-divers/mort-d-yvan-colonna-un-rapport-d-enquete-revele-les-circonstances-de-l-agression-dans-la-prison-10354776.php

[91] https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/04/24/01016-20170424ARTFIG00011-l-un-des-auteurs-des-attentats-de-1995-juge-pour-tentative-d-evasion.php

[92] https://www.lejdd.fr/recherche?query=yvan+colonna

[93] http://www1.adnkronos.com/Archivio/AdnAgenzia/2000/10/27/Esteri/TERRORISMO-CONFESSA-ATTENTATORE-METRO-DI-PARIGI-NEL-1995_173200.php

[94] https://www.lejdd.fr/recherche?query=yvan+colonna

[95] https://www.lejdd.fr/Societe/Justice/yvan-colonna-dans-un-etat-critique-victime-dune-attaque-en-prison-par-un-codetenu-ce-quil-sest-passe-4097039

[96] https://culturaidentita.it/sinfiamma-la-corsica-per-lindipendenza/

[97] https://www.ilpost.it/2016/05/03/separatisti-corsi-corsica/

[98] https://www.abbracciamolacultura.it/la-battaglia-di-genova-contro-pisa-i-fatti-della-meloria/

[99] https://www.ilpost.it/2016/05/03/separatisti-corsi-corsica/

[100] http://www.giustiniani.info/corsica.html

[101] https://www.freevax.it/biomototurismo/Persone/PasqualePaoli.htm

[102] https://qualcherisposta.it/perche-la-corsica-e-stata-ceduta-alla-francia

[103] https://agenziastampaitalia.it/speciali-asi/speciale/41612-la-francia-rischia-di-perdere-la-corsica-in-base-al-trattato-di-versailles-del-1768

[104] https://www.reportdifesa.it/corsica-breve-storia-di-un-indipendentismo-sempre-attivo-contro-la-francia/

[105] http://www.storico.org/dopoguerra_tormentato/guerra_algeria.html

[106] https://www.corsicaoggi.com/sito/e-morto-edmond-simeoni/?doing_wp_cron=1650142017.3204619884490966796875

[107] https://www.corsicaoggi.com/sito/i-fatti-di-aleria-la-prima-sommossa-del-popolo-corso-nel-20-secolo/

[108] https://www.notiziegeopolitiche.net/corsica-il-fnlc-annuncia-la-fine-della-lotta-armata/

[109] https://www.ariannaeditrice.it/articolo.php?id_articolo=27166

[110] https://www.labottegadelbarbieri.org/corsica-dopo-le-guerre-fratricide/

[111] https://www.nazioneindiana.com/2004/05/27/corsica-la-deriva-mafiosa-del-nazionalismo-politico-1/

[112] https://www.reportdifesa.it/corsica-breve-storia-di-un-indipendentismo-sempre-attivo-contro-la-francia/

[113] https://www.labottegadelbarbieri.org/corsica-dopo-le-guerre-fratricide/

[114] https://www.infoaut.org/approfondimenti/catalogna-la-rivolta-di-chi-non-ha-piu-paura ; https://www.reportdifesa.it/corsica-breve-storia-di-un-indipendentismo-sempre-attivo-contro-la-francia/

[115] https://www.ilpost.it/2022/03/12/corsica-manifestazioni-yvan-colonna/

[116] https://www.travered.com/it/corsica/economia-della-corsica

[117] https://www.corsicaoggi.com/sito/ecco-il-nuovo-esecutivo-di-corsica/

[118] https://www.corsicaoggi.com/sito/e-morto-edmond-simeoni/?doing_wp_cron=1650142017.3204619884490966796875

[119] https://www.agenzianova.com/news/corsica-famiglia-di-yvan-colonna-fa-causa-allo-stato/

[120] https://www.assembleasarda.org/novita/cosa-succede-in-corsica-nella-lotta-per-il-diritto-all-autodeterminazione/

[121] https://www.assembleasarda.org/novita/cosa-succede-in-corsica-nella-lotta-per-il-diritto-all-autodeterminazione/

[122] https://www.europe1.fr/dossiers/gerald-darmanin

[123] https://visionetv.it/caso-colonna-corsica-in-fiamme-un-problema-per-la-francia/

[124] https://www.corsicaoggi.com/sito/presidenziali-2022-verso-unastensione-da-record-in-corsica/

[125] https://www.corsicaoggi.com/sito/morte-di-yvan-colonna-non-sara-pubblicato-il-rapporto-dinchiesta-intermedio/

[126] https://www.2duerighe.com/attualita/142553-corsica-rivolte-e-spiragli-di-autonomia.html

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