ISRAËL: LE CHANTAGE DE NETANYAHOU

Israël brûle. Mais pas à cause des agressions du monde arabe, qui est devenu entre-temps le meilleur allié et partenaire de Jérusalem. Les attaques sont très rares et sont suivies d’une répression militaire digne de l’Allemagne nazie. Israël brûle parce que sa classe politique, totalement corrompue, est incapable d’exprimer un gouvernement stable, sauf celui de la droite sioniste et raciste, qui considère la terrible tragédie de l’Holocauste comme une permission éternelle de commettre n’importe quel crime contre l’humanité.

Israël brûle parce que le gouvernement de Netanyahou, avec le soutien des forces ultra-orthodoxes, veut remplacer la démocratie occidentale née de la Seconde Guerre mondiale par une théocratie de type iranien – un changement qui plaît incontestablement à ses principaux alliés : les monarchies du golfe Persique. Mais la population ne veut pas d’une théocratie et descend dans la rue pour protester depuis plus d’un mois. En vain : Netanyahou poursuit sa route et espère que le génocide du peuple palestinien suffira à lui garantir un consensus politique et une impunité criminelle.

Le régime de Netanyahou, tout comme celui de Mohammed Bin Salman en Arabie saoudite et celui de Mohammed Bin Zayed Al Nahyan à Abu Dhabi, investit des milliards de dollars dans le développement de technologies d’espionnage, de manipulation sociale, de mercenariat et de développement militaire. Les résultats sont étonnants et vont jusqu’à inverser les rapports entre Jérusalem et Washington : hier encore, les Etats-Unis étaient la garantie de la survie de l’Etat d’Abraham, aujourd’hui les alliés de Netanyahou influencent profondément la vie politique américaine, en soutenant les groupes politiques les plus dangereux de la droite nationaliste, chauvine et du fondamentalisme chrétien[1].

Le mythe de la Terre promise

Des milliers d’Israéliens manifestent dans les rues contre le Premier ministre « Bibi » Netanyahou[2]

Que dirait le Messie, marchant sur la Terre Promise, devant tant de haine et de violence ? Peut-être que, comme Giorgio Gaber, il crierait qu’il veut réinventer la morale et sonnerait les trompettes du Jugement dernier[3]. Pour les habitants de la Terre Sainte, la patience est terminée. Tant pour les Israéliens, qui ne supportent plus d’être représentés par une classe politique corrompue et extrémiste qui les appauvrit, que pour les Palestiniens qui vivent dans des conditions inhumaines, après des années d’affrontements armés et de persécutions.

Depuis plus d’un mois, chaque samedi, des dizaines de milliers d’Israéliens descendent dans la rue pour protester contre leur gouvernement. Le soulèvement a été déclenché par un projet de loi gouvernemental qui permet d’annuler une décision de la Cour suprême par une simple majorité parlementaire, annulant et politisant ainsi les actions du pouvoir judiciaire, l’un des piliers indispensables de la démocratie[4]. L’initiateur de ce projet est le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu[5]. Avec ses méthodes autoritaires, il entend réformer le système judiciaire – uniquement dans son intérêt personnel[6].

Avec cette loi, qui place les juges sous le contrôle des politiciens, Israël se rapproche de formes antidémocratiques comme celles de la Hongrie et de la Pologne[7]. Dans une lettre ouverte signée par des hauts fonctionnaires et d’anciens responsables de l’État (ce qui est sans précédent), des dizaines de personnes publiquement exposées attaquent un projet qui finira par « détruire le système judiciaire » en Israël[8]. Depuis, des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Tel-Aviv et d’autres villes. Les pancartes des manifestants résument le sentiment commun : « À vendre : la démocratie. Modèle : 1948, sans restriction »[9].

Les citoyens sont bien conscients que les changements proposés menacent les principes laïques et démocratiques d’Israël, en concentrant le pouvoir entre les mains de la coalition de Netanyahou. L’approbation du projet de loi par la Knesset[10], le parlement monocaméral israélien[11], est la dernière étape d’une vaste réforme du système judiciaire[12] qui favorise l’impunité de l’entourage du Premier ministre. Une partie du peuple veut mettre fin à l’ère du despote, même si ce projet a échoué à plusieurs reprises dans les urnes. Israël continue de retourner aux urnes principalement parce que les électeurs restent divisés sur la question de savoir si Netanyahou est capable de diriger le pays alors qu’il est poursuivi pour corruption[13].

  1. Netanyahou a été mis en examen en 2016[14]. Le premier ministre plaide non coupable : il qualifie le procès de « chasse aux sorcières » et de « tentative de coup d’État »[15]. Depuis des années, pour éviter d’être jugé pour ce dont on l’accuse, il mène une « guerre sainte » folle et mensongère contre les Palestiniens, coupables selon lui d’occuper illégalement la Terre promise. Par des interventions militaires qui s’apparentent de plus en plus à des génocides, qui violent tous les traités signés et qui affament l’économie palestinienne, il cherche à créer un climat de peur permanente, où les Israéliens acceptent une théocratie non démocratique en échange d’alliances fortes avec les pays arabes et de l’effacement progressif et inexorable de la Palestine.

L’occupation militaire des territoires palestiniens par Israël[16]

Bien que les revendications des Juifs et des Arabes remontent à deux mille ans, le conflit politique a commencé au début du 20e siècle. Les Juifs fuyant les persécutions religieuses en Europe voulaient établir une patrie dans ce qui était alors la Palestine, un territoire à prédominance arabe et musulmane qui était passé de l’empire ottoman à l’empire britannique. Les Arabes résistent, revendiquant la terre comme leur revenant de droit. Un plan de cohabitation des Nations unies échoue, entraînant plusieurs guerres entre Israël et les nations arabes environnantes. Les frontières actuelles reflètent les résultats de deux de ces guerres[17], celles de 1948[18]et de 1967[19].

La guerre de 1967 a laissé Israël maître de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, deux territoires où plus de deux millions de Palestiniens sont entassés dans des conditions inhumaines[20]. Les troupes israéliennes leur imposent toutes sortes de restrictions. Les colons juifs construisent sans relâche de nouvelles maisons en Cisjordanie, sur des terres qui appartiennent aux Palestiniens. Gaza, contrôlée politiquement par le parti religieux Hamas, est continuellement prise en otage par l’armée à Jérusalem[21]. En 2007, le Hamas a évincé l’Autorité palestinienne parce qu’elle avait promis de répondre coup pour coup aux tirs israéliens. En réponse, Israël et l’Égypte ont imposé un blocus terrestre et maritime, prétendant vouloir évincer le Hamas. Il n’en a rien été : depuis 2009, le Hamas et Israël tuent tous les jours.

Des familles vivent dans des camps de réfugiés, dans des maisons exiguës et délabrées au bord de la mer Méditerranée remplie d’eaux usées, parce qu’il n’y a pas assez d’argent, d’électricité et d’infrastructures pour faire fonctionner le système d’égouts de Gaza, déchiré par la guerre. Il en va de même pour les hôpitaux, les écoles et les maisons. Pratiquement personne n’a assez d’eau potable pour boire. La seule source, l’aquifère côtier, est pleine d’eau sale et salée[22] : un crime perpétré avec le soutien et les armes des États-Unis : une prison à ciel ouvert, privée pendant des années des nécessités de la vie, assassinée et mutilée par les bombes[23].

Ils survivent grâce à la solidarité des nations qui annulent leurs dettes et à l’afflux d’argent envoyé par les Palestiniens à l’étranger, grâce au contrôle du territoire par le Hamas et au soutien des organismes internationaux et de l’ONU[24]. Il n’y a guère de doute à ce sujet : les spécialistes du droit international affirment qu’il s’agit d’une tentative de génocide[25], qui a commencé avec le déplacement massif des Palestiniens en 1948 et s’est poursuivie pendant un demi-siècle d’occupation militaire et de régime discriminatoire, dont Netanyahou est l’ultime interprète[26].

Le terme « génocide » a une signification sociologique et juridique. Le terme a été inventé en 1944 par un juriste juif polonais, Raphael Lemkin[27]. Selon ses critères, le génocide palestinien est un « génocide progressif ». Les massacres, les conditions de vie épouvantables, les expulsions ont suivi Lydda en 1947 et 1948, lorsque 700 villages ou plus ont été détruits en Palestine – des événements qui se poursuivent encore aujourd’hui[28]. Des dizaines de survivants de l’Holocauste, ainsi que des centaines de descendants de victimes, accusent Israël d’être responsable de la mort de plus de 2 000 Palestiniens à Gaza lors de l’offensive militaire de 2014[29].

Des années d’impasse politique

18 mai 2022 : Familles palestiniennes de la bande de Gaza à la fin du Ramadan à côté de leurs maisons détruites par l’armée de Jérusalem[30]

Ceux qui tentent de mettre en lumière ces atrocités se retrouvent dans le collimateur des tireurs d’élite israéliens, comme ce fut le cas en mai dernier pour la journaliste d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh, qui documentait les affrontements en Cisjordanie occupée[31]. Malgré le fait qu’elle portait un casque et une veste de protection marquée « presse », elle a été touchée par des tirs israéliens, bien que M. Netanyahu nie vigoureusement qu’un soldat l’ait délibérément prise pour cible[32].

La stratégie de l’ancien Premier ministre israélien Naftali Bennett a conduit à une escalade du conflit, avec une augmentation exponentielle des meurtres. Des meurtres souvent injustifiés, souvent de femmes et d’enfants, de véritables exécutions. Ce comportement a de graves répercussions sur la stabilité à Jérusalem et dans l’ensemble des territoires palestiniens[33]. Ce à quoi répond Benjamin Netanyahu qui, dans ses programmes électoraux, promet la paix et la prospérité pour tous grâce au massacre des Palestiniens.

Une propagande qui fonctionne, car elle bloque le débat politique israélien. Les deux élections de 2019 se terminent dans l’impasse[34]. Netanyahou reste au pouvoir, comme Premier ministre par intérim, incapable de mettre en place une coalition[35]. Le 10 avril, lorsque « Bibi » prête serment pour un cinquième mandat, c’est en dépit des accusations de corruption qui se profilent…[36] Un mois exactement après la prestation de serment de la Knesset, la majorité vote la dispersion et la convocation de nouvelles élections en septembre. C’est la première fois dans l’histoire d’Israël qu’un candidat au poste de premier ministre ne parvient pas à former une coalition après que le président lui a confié le poste.

  1. Netanyahou affirme qu’il n’a pas pu parvenir à un compromis sur la loi controversée relative à la conscription de la communauté haredi (ultra-orthodoxes, partisans du génocide, exclus de la conscription militaire) et qu’il a tenté en vain de convaincre les députés de l’opposition de rejoindre son gouvernement[37]. Ni le Likoud, le parti du premier ministre, ni le parti centriste Bleu et Blanc de Benny Gantz n’ont suffisamment de sièges pour former une majorité. Conformément à la volonté des électeurs, le président Reuven Rivlin a convoqué M. Netanyahu et son rival électoral, M. Gantz, dans l’espoir de débloquer la situation[38].

Rivlin espère que les deux parties sortiront de l’impasse, faute de quoi le pays sera contraint d’organiser ses troisièmes élections en moins d’un an. Netanyahou propose un gouvernement d’union nationale, mais Gantz refuse[39]. Le premier ministre est déterminé à conserver le pouvoir, car cela le met dans une position plus forte pour faire face à l’inculpation pour corruption[40]. Pendant ce temps, le bloc arabe israélien, la Liste commune, annonce son soutien au parti de Gantz. « Nous voulons mettre fin à l’ère Netanyahou, c’est pourquoi nous recommandons que Benny Gantz forme le prochain gouvernement »[41]. C’est la première fois depuis 1992 qu’un parti politique arabe apporte son soutien au futur premier ministre israélien[42].

La journaliste Shireen Abu Akleh, tuée de façon barbare par un soldat israélien[43]

Mais les votes à la Knesset ne sont pas suffisants et un troisième vote est organisé le 17 mai 2020. Gantz est prêt à négocier avec le Premier ministre s’il renonce à son immunité[44]. Après trois élections et une situation de paralysie, Israël prête enfin serment à un nouveau gouvernement dirigé une fois de plus par Netanyahou. C’est la première fois qu’un dirigeant israélien inculpé est officiellement à la tête du pays. M. Netanyahou ouvre la cérémonie télévisée par un discours, suivi par Benny Gantz, qui passe du statut d’ancien rival à celui de partenaire. Il occupe le poste de vice-premier ministre et de ministre de la défense pendant les 18 premiers mois de son mandat, avant d’échanger sa place avec celle de M. Netanyahou[45].

Cette rotation fait partie d’un accord de coalition sans précédent[46]. Le gouvernement le plus large de l’histoire d’Israël voit le jour, alors que la crise économique fait rage et que le chômage atteint les niveaux les plus élevés des 72 ans d’histoire d’Israël[47]. La pauvreté en Israël est un problème important, mais la question est souvent passée sous silence, voire inconnue, de la plupart des communautés juives à l’étranger. Selon les données de 2021 de l’Institut national d’assurance, 21 % de la population israélienne vit dans la pauvreté[48].

Ces chiffres sont tragiques : 10,6 % des familles sont privées de soins médicaux. En 2021, Israël a le deuxième taux de pauvreté le plus élevé des pays développés, derrière le Costa Rica[49]. Le sentiment subjectif de pauvreté a augmenté[50] : en 2021, près de 30,6 % des hommes israéliens et 27,4 % des femmes vivront dans la pauvreté[51]. Parmi les causes de cette situation, on peut citer la hausse de l’inflation et l’interruption des subventions de l’État aux familles en raison de la pandémie de coronavirus[52]. Comme si cela n’était pas assez alarmant, les statistiques sont encore plus désastreuses en ce qui concerne les enfants vivant dans la pauvreté : un sur trois.

Contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas de personnes ayant grandi dans un environnement socio-économique défavorisé, mais de la classe moyenne accablée par la crise[53]. Il est question d’augmenter les emplois dans l’appareil d’État et d’investir dans l’éducation et la spécialisation, ce qui « conduira à des salaires plus élevés et aidera à sortir les gens de la pauvreté »[54]. En Palestine, bien sûr, la situation est pire. Selon l’ONU, 36 % de la population palestinienne des territoires occupés vit en dessous du seuil de pauvreté.

Le rapport souligne le rôle de l’occupation militaire dans la fragmentation de l’économie palestinienne et l’impossibilité pour ses producteurs d’accéder aux marchés régionaux et mondiaux. Il en résulte un déficit commercial massif de 37 % du PIB en 2021 (parmi les plus élevés au monde) et une dépendance commerciale à l’égard d’Israël, qui représente 72 % du total des importations et des exportations palestiniennes en 2021 : les Juifs contrôlent plus des deux tiers des recettes fiscales palestiniennes[55].

Les résultats définitifs des deuxièmes élections de 2019[56]

Les chiffres reflètent une image sombre et inquiétante. Ainsi, en juin 2021, à la surprise générale, les opposants de M. Netanyahou s’unissent et remportent les élections. Tous contre lui. Contre le plus fort, le plus contesté, le plus divisé et le plus méprisé, capable de toutes les vilenies pour ne pas perdre ne serait-ce qu’un pouce de sa notoriété[57]. Il est Premier ministre par intermittence depuis 1996[58], et ses adversaires l’évincent lorsqu’ils réalisent ce qui est évident pour tous : le vrai problème d’Israël, c’est lui[59]. Le bombardement ignoble de Gaza[60]en mai 2021, les affrontements avec les Arabes sur l’Esplanade des mosquées[61] et la question longtemps controversée de la conscription des étudiants des séminaires ultra-orthodoxes, traditionnellement exemptés du service militaire automatique[62], sont les étincelles qui poussent les huit partis à évincer Netanyahou.

La coalition est suffisamment unie pour adopter un nouveau budget, le premier en Israël depuis plus de trois ans, et procéder à des nominations administratives à des postes clés. Les relations d’Israël avec l’administration Biden sont renforcées et les liens avec les principaux États arabes sont approfondis[63]. La coalition se compose du parti d’ultra-droite Yamina et de son leader Naftali Bennett[64], du parti travailliste de gauche, des centristes de Yesh Atid (Il y a un avenir[65]) de l’ancien journaliste de télévision Yair Lapid[66], et de la Liste arabe unie.

Ce dernier est un inconnu. De nombreux Israéliens le considèrent comme inapte à gérer des questions de sécurité complexes, notamment la lutte contre les ambitions nucléaires de l’Iran[67]. Lors de la campagne électorale, il a promis de s’attaquer au coût du logement, de mettre fin aux exemptions de conscription militaire pour les ultra-orthodoxes et de légaliser le mariage entre personnes du même sexe[68]. Depuis lors, il a été ministre des finances, des affaires étrangères, des affaires stratégiques et vice-premier ministre, ainsi que chef de l’opposition. Fils de Yosef Lapid, ancien ministre et survivant de l’Holocauste, et de Shulamit Lapid, écrivain, il prône une solution à deux États pour le conflit israélo-palestinien. Mais pour s’assurer le soutien de Bennett, qui s’oppose à la création d’un État palestinien, il accepte de ne pas négocier la création de cet État pendant la durée de l’alliance[69].

Il s’allie aux Arabes israéliens de la Liste arabe unie, le Ra’am, premier parti arabe de l’histoire d’Israël à entrer dans un gouvernement. Son leader, Mansour Abbas[70], un islamiste modéré, vise un projet plus large, la coopération entre Arabes et Juifs et la stabilité politique, mais sans Netanyahou sur le chemin. Aux Arabes, il promet des investissements sans précédent : plus de 16 milliards de dollars dans des plans de développement[71]. Mais la bonne alchimie entre les composantes n’est pas facile à trouver – et l’expérience s’arrête après seulement un an de travail et de discussion[72]. La tentative de transformer la psychologie dominante du nationalisme « ethnique » d’un Israël « État des Juifs » en une identité civilisée et égalitaire de « l’État des Israéliens » échoue[73].

L’accord de gouvernement est basé sur un mécanisme de rotation entre Naftali Bennett et Yair Lapid au poste de premier ministre – une démarche déjà tentée par Netanyahou et Benny Gantz[74]. La nouvelle alliance s’effondre avant même l’approbation du budget[75]. Netanyahou réussit à faire tomber le gouvernement, plongeant à nouveau le pays dans le chaos politique[76], affirmant que Bennett (qui a été l’un des principaux alliés de Netanyahou dans le passé) est à l’origine de « la fraude du siècle », trompant les électeurs et mentant sur la réalité politique[77].

Les dirigeants des huit partis du « gouvernement du changement » : dans le sens des aiguilles d’une montre, en partant du haut à gauche : Merav Michaeli (travailliste), Naftali Bennett (Yamina), Benny Gantz (Bleu et blanc), Avigdor Liberman (Yisrael Beytenu), Gideon Sa’ar (Nouvel espoir), Yair Lapid (Yesh Atid), Mansour Abbas (Ra’am) et Nitzan Horowitz (Meretz)[78]

Bennett a été chef d’état-major de 2006 à 2008, ancien ministre de la Défense, et même avant cela major[79] de la Sayeret Matkal[80], l’unité des forces spéciales militaires, et leader du mouvement de jeunesse Bnei Akiva, la plus grande organisation religieuse sioniste au monde, qui vise à éduquer les jeunes juifs à la Torah. « Bennett ne se préoccupe que de lui-même et donne ainsi naissance à un dangereux gouvernement de gauche », déclare Netanyahou, pourtant solidement ancré à droite : ultra-libéral, porte-drapeau des colons en Cisjordanie, opposé à la création d’un Etat palestinien…[81]

La diversité idéologique entre les huit partis a été un fléau, aggravé par la pression incessante de la droite de Netanyahou[82]. Lors de votes clés, la coalition s’est trouvée dans l’incapacité de gouverner[83]. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase[84] a été le rejet par le Parlement d’un projet de loi étendant le droit civil israélien aux colons de Cisjordanie occupée[85]. Plusieurs membres arabes de la coalition ont refusé de voter en sa faveur. Cela a empêché le projet de loi d’être adopté et a poussé la coalition dans une impasse politique[86].

En juin 2022, Lapid et Bennett démissionnent et convoquent de nouvelles élections. Lapid devient premier ministre par intérim[87] pour quatre mois, jusqu’en novembre 2022[88] : « Même si nous allons aux élections dans quelques mois, les défis auxquels nous sommes confrontés n’attendront pas. Nous devons faire face au coût de la vie, nous devons faire campagne contre l’Iran, le Hamas et le Hezbollah, et nous devons nous opposer aux forces qui menacent de transformer Israël en un pays non démocratique »[89].

Cette décision replonge Israël dans la paralysie et offre à Benjamin Netanyahu une bouée de sauvetage politique[90]. Cela nous amène aux dernières élections israéliennes, les cinquièmes en quatre ans[91], dont les résultats définitifs confirment les sondages de sortie des urnes qui promettaient un résultat important pour la droite. Le Likoud, le parti de Netanyahou, remporte une victoire écrasante et c’est un fiasco pour la gauche[92]. Netanyahou entame son sixième mandat de Premier ministre, 18 mois seulement après avoir été chassé du pouvoir[93]. L’électorat est désormais conscient que le Premier ministre a des responsabilités criminelles et qu’il est certainement le dernier homme au monde capable de faire la paix avec la Palestine, mais l’urgence économique exige stabilité et certitude, alors mieux vaut le reprendre.

Sans plus de contrôle

Les résultats définitifs des élections de novembre 2022, avec 32 sièges pour le Likoud de M. Netanyahou[94]

Ces élections interviennent à un moment très délicat pour le pays, non seulement en raison de la situation économique : augmentation des attaques palestiniennes[95], escalade de la guerre clandestine entre Israël et l’Iran[96]. Les nouvelles élections offrent à M. Netanyahou la possibilité de conserver une majorité très solide. Le gouvernement sortant n’a pas réussi à faire passer une loi empêchant un candidat accusé de délits criminels de devenir premier ministre.

La crainte est que Netanyahou profite de son retour au pouvoir pour faire passer des lois qui pourraient entraver les poursuites judiciaires, ce qu’il nie et attaque le gouvernement sortant : « Un gouvernement qui dépendait des partisans du terrorisme, qui oubliait la sécurité personnelle des citoyens d’Israël, qui augmentait le coût de la vie à des niveaux sans précédent, qui imposait des taxes inutiles, qui mettait en danger notre entité juive. Ce gouvernement rentre chez lui »[97]. Les Palestiniens lui font écho par la bouche de la parlementaire Aida Touma-Suleiman : « Le gouvernement a mis en œuvre une politique d’extrême droite, en étendant les colonies, en détruisant des maisons et en procédant à un nettoyage ethnique dans les territoires occupés. Il a offert des miettes aux Arabes en échange de la concession de principes politiques fondamentaux »[98].

Le virage à droite du gouvernement israélien suscite l’inquiétude à l’étranger comme à l’intérieur du pays. Plus de 100 ambassadeurs israéliens à la retraite et fonctionnaires du ministère des affaires étrangères ont exprimé leur inquiétude au sujet du nouveau gouvernement israélien dans une lettre ouverte à M. Netanyahou[99]. Dans son discours à la Knesset, « Bibi » déclare que parmi les trois tâches principales assignées à son gouvernement, la première sera de « contrer les efforts de l’Iran pour obtenir des armes nucléaires ». La deuxième priorité sera de développer les infrastructures du pays, y compris le lancement d’un train à grande vitesse, et la troisième sera de signer de nouveaux accords avec les nations arabes[100].

L’une des questions clés depuis la naissance de l’État d’Israël est sa position internationale. En raison de l’ostracisme historique des Arabes, Jérusalem a été pendant des décennies le seul partenaire fiable des États-Unis dans la région (et aussi la seule démocratie qui fonctionne au Moyen-Orient), jusqu’à ce que la découverte du grand champ pétrolifère Leviathan change la perspective israélienne (non plus importateur d’énergie, mais exportateur), raison pour laquelle les monarchies d’Arabie saoudite et d’Abou Dhabi ont changé le schéma des alliances, amenant Israël au centre d’un réseau solide et puissant qui comprend tous les adversaires de la Turquie et de l’Iran.

Tout cela a été fondamental pour la parabole politique de Netanyahou : si auparavant, le gouvernement de Tel-Aviv devait rester accroché à l’alliance (et à l’argent) de la communauté juive des États-Unis, aujourd’hui la relation s’est inversée, notamment parce que – depuis des décennies – des centaines de milliers de Juifs d’Europe de l’Est (presque tous russophones) sont devenus un groupe de pression électoral et économique : en particulier avec l’arrivée d’oligarques encombrants comme Arkady Gaydamak[101]. Israël s’est montré au moins aussi loyal envers Moscou qu’envers Washington.

Les attentats de Gaza dans le conflit israélo-palestinien[102]

Depuis des années, Israël est l’un des principaux partenaires militaires (et de technologie d’espionnage) de la Russie[103] et a signé un accord clé : il promet de ne pas commercer avec l’Ukraine et, en échange, la Russie bloque ses échanges avec l’Iran – un accord fortement souhaité par Netanyahu[104]. Immédiatement après l’invasion de l’Ukraine, les Etats-Unis ont demandé à Israël de rejoindre le front des sanctions contre la Russie[105], et une partie importante de la Knesset a exprimé une opinion positive sur cette demande et une opinion négative sur la participation du géant russe Gazprom au consortium participant à l’exploitation du gisement Leviathan[106].

En 2015, Netanyahou avait été le metteur en scène de l’accord historique entre la compagnie pétrolière israélienne (Delek International) et la compagnie pétrolière égyptienne (Dolphinus Holdings), avec un passage en force contre la majorité politique et l’opinion publique de son propre pays[107]. De même, elle impose aujourd’hui un accord entre Delek et Gazprom, indépendamment des sanctions internationales, se proposant implicitement comme intermédiaire pour les hydrocarbures russes, en contournant l’embargo[108]. Mais ce n’est pas tout. Contraint par les lois antitrust de vendre sa part de 45,3 % dans le champ pétrolifère de Tamar, Delek International, grâce à la médiation de Netanyahou, a vendu sa part au géant militaire émirati Mubadala dans le cadre d’un accord complexe de fourniture de technologie à la Russie, signé en septembre 2021 et toujours en vigueur[109].

Le chef du Likoud dirige une coalition avec cinq autres partis de l’extrême droite sioniste et religieuse, qui ont l’intention de perturber le système judiciaire, de réduire l’autonomie palestinienne en Cisjordanie occupée, de renforcer encore le caractère juif d’Israël et de maximiser le soutien de l’État aux juifs les plus religieux[110]. Avec l’échec des négociations de paix avec les Palestiniens et la montée en puissance du nationalisme religieux, le parti de M. Netanyahou est devenu encore plus extrémiste[111], s’orientant résolument vers l’établissement d’un État théocratique[112].

Le chiffre le plus choquant des dernières élections est la trentaine de sièges sur 120 obtenus par la droite religieuse fondamentaliste, soit la moitié du nombre total de sièges sur lesquels Netanyahou peut compter.  Outre les deux partis – Shas et Judaïsme uni dans la Torah – qui reflètent traditionnellement les revendications des communautés haredi ou ultra-orthodoxes et visent à imposer leur conception théocratique au pays, la formation connue sous le nom de « Sionisme religieux », très forte chez les jeunes, a connu un succès retentissant. Cette formation est, dans l’une de ses composantes, l’héritière du Kach[113] , le parti fondé par Meir Kahane, porte-drapeau du racisme anti-arabe, exclu pour cette raison du Parlement à la fin des années 1980[114].

La vision kahaniste considère la violence et la vengeance comme des impératifs religieux juifs, et Israël comme indigne d’exister s’il n’écarte pas les non-Juifs et si ses Juifs ne s’engagent pas à vivre en observateurs de la Torah. Il s’agit d’une idéologie enragée et intransigeante qui, depuis un demi-siècle, continue de trouver des adeptes enthousiastes, attirés par sa vision dualiste du bien et du mal et par sa prédisposition à agir au nom de la fierté juive[115].

Le gouvernement des voleurs

Lundi 20 juin 2022: Le Premier ministre israélien Naftali Bennett, à gauche, et le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid, après une déclaration commune à la Knesset, annoncent la fin de leur coalition[116]

Le sionisme religieux prêche l’expulsion non seulement des Palestiniens mais aussi des Arabes d’Israël à moins qu’ils n’acceptent un test de loyauté envers l’État, l’annexion de toute la Cisjordanie, la discrimination des communautés LGBT, l’ingérence du pouvoir exécutif sur la Cour suprême et le pouvoir judiciaire[117]. Tous amis du Premier ministre, qui dirige ainsi un bloc de partis d’extrême droite ultra-nationalistes et ultra-religieux. Il les a nommés à des postes ministériels. Parmi eux, Itamar Ben Gvir, un extrémiste[118] condamné pour soutien au terrorisme[119] et incitation au racisme : il a été nommé ministre de la sécurité nationale, supervisant la police en Israël et certaines activités policières en Cisjordanie occupée[120].

Reconnu comme un « suprémaciste juif » et un partisan de l’utilisation des méthodes les plus brutales contre les Palestiniens, Ben Gvir incarne aujourd’hui, comme l’indique le nom de son mouvement, Power Jewish, le « pouvoir » atteint par le racisme dans la génération qui semble avoir oublié l’Holocauste, afin d’adhérer à une idéologie d’apartheid juif. La violence de Ben Givr est dirigée contre tous les « Arabes », mais il s’en prend souvent aux Israéliens qui ne partagent pas son point de vue[121]. Gvir, âgé de 46 ans, a été condamné pour au moins huit crimes, dont le soutien à une organisation terroriste et l’incitation au racisme[122].

L’autre partenaire d’extrême droite au sein du gouvernement, Avi Maoz, du parti anti-Lgbt+ Noam, a appelé à l’interdiction de la manifestation de la Gay Pride de Jérusalem et à la répression de l’égalité des chances pour les femmes dans l’armée, limitant l’immigration en Israël aux seuls juifs, selon une interprétation stricte de la loi juive[123].

À la tête du ministère des finances, M. Netanyahou a nommé Bezalel Smotrich, chef du parti du sionisme religieux. Il lui a donné le pouvoir de nommer le chef du Coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT), une unité militaire israélienne chargée de la gestion des frontières et des permis pour les Palestiniens. Smotrich a proposé une série de réformes drastiques visant à saper l’indépendance de la justice. Il s’agit notamment de rendre impossible l’inculpation d’un fonctionnaire pour fraude et abus de confiance, accusation à laquelle est confronté M. Netanyahou dans son procès pour corruption en cours[124], ainsi que 4 000 autres hommes politiques et fonctionnaires d’État[125].

L’une de ces milliers d’affaires concerne les relations du Premier ministre avec deux hommes d’affaires : Arnon Milchan[126], un producteur israélien de films hollywoodiens, et James Packer[127], un milliardaire australien. Le procureur général israélien Avichai Mandelblit affirme que M. Netanyahu et son épouse Sara ont reçu des cadeaux de leur part, « principalement des boîtes de cigares et des caisses de champagne », sur une base régulière, « à tel point qu’ils sont devenus une sorte de ‘canal d’approvisionnement' ». La valeur des marchandises s’élève à environ 700 000 shekels (198 000 dollars). M. Netanyahou affirme qu’il ne s’agit que de gages d’amitié. Milchan et Packer n’ont pas été inculpés et nient tout acte répréhensible[128].

Arnon Mozes[129]

Un autre cas concerne les rencontres entre Netanyahou et Arnon Mozes, l’actionnaire de contrôle du groupe Yedioth Ahronoth, qui publie un grand journal israélien[130]. Dans le passé, les journaux de M. Mozes se sont montrés très critiques à l’égard du premier ministre et ont fortement soutenu le président Isaac Herzog[131], rival de M. Netanyahou. Mais les ventes de Yediot ont été durement touchées par Yisrael Hayom, un quotidien gratuit appartenant au magnat américain Sheldon Adelson, un partisan de longue date de Netanyahou[132]. Ainsi, avant les élections de 2014, Mozes aurait entamé des négociations avec Netanyahou, lui demandant d’adopter une loi qui réduirait la diffusion de Yisrael Hayom en échange du soutien des journaux de Mozes au leader du Likoud. Netanyahou admet avoir parlé à Mozes, mais uniquement dans le but de le piéger[133].

L’affaire ne s’arrête pas là : dans un autre cas, le procureur général décrit un « accord mutuel » entre Netanyahou et Shaul Elovitch, l’actionnaire de contrôle de la plus grande société de télécommunications d’Israël, Bezeq, propriétaire du site web d’information Walla![134] M. Netanyahou a accordé à M. Elovitch des avantages réglementaires d’une valeur de plus d’un milliard de shekels (environ 280 millions de dollars). Les juges affirment qu’en retour, M. Netanyahou, qui était également ministre israélien des communications à l’époque, a bénéficié d’une couverture médiatique favorable sur Walla ! et a même pu diriger la stratégie éditoriale[135].

Après tout, la corruption a une grande tradition en Terre promise[136]. Parmi les personnes condamnées, l’homme politique le plus en vue est l’ancien Premier ministre Ehud Olmert, accusé d’avoir favorisé son bras droit, Uri Messer, et d’avoir utilisé de fausses factures d’organisations caritatives pour obtenir des remboursements de frais de voyage. Beaucoup plus grave est l’accusation d’avoir reçu de l’argent de Morris Talansky, un juif de nationalité américaine, afin de promouvoir ses affaires en Israël[137].

Avant lui, Moshe Katsav, le huitième président d’Israël, a été condamné pour des délits sexuels, dont deux viols, à sept ans de prison[138]. Les condamnations d’Aryeh Deri[139] pour avoir accepté des pots-de-vin et utilisé des fonds publics au profit d’une association dirigée par sa femme ont également suscité la colère[140]. Deri est le chef du puissant parti ultra-orthodoxe Shas, qui défend les juifs de l’ethnie Mizrahi (originaires de pays arabes ou d’Afrique du Nord). Les problèmes juridiques de Deri ont donné lieu à des accusations de discrimination et de racisme de la part des Juifs ashkénazes (d’origine européenne), y compris récemment, lorsque la Cour suprême l’a empêché d’exercer ses fonctions de ministre[141] à la mi-janvier 2023[142]. En conséquence, Netanyahou, qui a une longue et étroite association avec Deri, a dû le faire démissionner[143]. Autant d’affaires qui ont exaspéré l’opinion publique[144].

Encore beaucoup d’affaires : l’ancien ministre de la défense et leader d’extrême droite Avigdor Lieberman, chef de Yisrael Beiteinu, a commis de nombreux crimes[145], notamment des fraudes et des abus dans la nomination d’un ambassadeur[146], ainsi que l’agression de deux garçons. Stas Misezhnikov, ministre du tourisme, a été condamné pour avoir transféré d’importantes sommes d’argent à une femme avec laquelle il avait une relation sexuelle[147]. Le ministre des finances, Avraham Hirchson, a été reconnu coupable d’avoir utilisé des fonds publics à des fins personnelles[148]. Il a été reconnu coupable d’avoir volé des millions de shekels à la Fédération nationale des travailleurs et à l’ONG Nili Jewish Youth for Israel[149].

Une démocratie en déroute

Les caricatures de corruption de Netanyahou[150]

Les rapports de la Banque mondiale indiquent qu’Israël est en tête de la liste des pays les plus corrompus au monde, avec un niveau dépassant le taux « acceptable » dans les pays développés de 8,8 %. Quelle qu’en soit la cause, c’est dans les hautes sphères de la société israélienne, parmi les détenteurs de pouvoir et d’influence, que la corruption est la plus répandue. C’est l’un des problèmes les plus préoccupants, au moins au même titre que la « résistance palestinienne et la criminalité interne », car il affecte l’image de carte postale de « l’État juif et démocratique »[151].

Les manifestations de protestation se poursuivent dans tout le pays. Le jeudi 9 mars, M. Netanyahou s’est rendu à Rome pour rencontrer le Premier ministre italien. Des manifestants l’ont empêché de rejoindre l’aéroport en voiture, obligeant l’armée à le transporter par avion[152]. Le président des communautés juives italiennes, Noemi Di Segni, l’a accueilli en ces termes : « Le comportement de ceux qui incitent à la haine et à la violence envers leurs voisins – qu’ils soient colons, gauchistes, Arabes ou Palestiniens – ne peut être fièrement juif. On ne peut être fièrement israélien, ni fièrement juif, si, au nom de l’identité juive, on offre comme réponse à la terreur et au deuil la violence de l’individu et la légitimation ministérielle des actes de vengeance »[153].

Des mots qui ont bouleversé et ébranlé la communauté juive, mais qui ont un sens profond de la vérité. Pour endiguer la violence dans les territoires occupés, il faut faire un grand pas en arrière et opérer un changement radical de mentalité, en revenant aux origines de la morale juive, fondée sur l’équité et la justice[154]. Comme dans toutes les théocraties, le régime, une fois qu’il a écrasé le soi-disant « ennemi », incapable de gouverner pour le bien du pays, commence à massacrer sa propre population. Cela s’est produit dans le passé en Allemagne, en Union soviétique, en Iran, en Turquie… partout. Si rien n’est fait aujourd’hui, il ne restera de la Terre promise qu’un champ de mines et des millions de cercueils.

 

[1]              TAL HANAN: LA MORTE DELLA VERITÀ | IBI World Italia ; VOYAGER LABS: L’ARMA SPUNTATA DELL’INTELLIGENZA ARTIFICIALE | IBI World Italia ; NETANYAHU COME ERDOĞAN: IL SOVRANISMO SPERA IN UN CONFLITTO MONDIALE | IBI World Italia

[2]              https://www.timesofisrael.com/hundreds-mass-outside-netanyahus-jerusalem-residence-for-dueling-protests/

[3]              https://www.youtube.com/watch?v=cvyE116lwd8

[4]              https://stream24.ilsole24ore.com/video/italia/israele-decine-migliaia-piazza-contro-governo/AEC0W3tC?refresh_ce=1

[5]              https://www.britannica.com/biography/Benjamin-Netanyahu

[6]              https://it.finance.yahoo.com/video/israele-strada-contro-la-riforma-152923886.html?guccounter=1&guce_referrer=aHR0cHM6Ly93d3cuZ29vZ2xlLmNvbS8&guce_referrer_sig=AQAAAEbk8XmBAalFXhvQiOiMxoWQTTxJH5h1O6T8XpdZJkxHR3hGRARLUDhxmf9mGfbfCb5m93_UZAMtlhgWTW_pOw59mzTg-Q7keucPBhdF4T4GNAkN36s6KJUuprngmjdl-Rv74PewfLCbe4jUaDZjcaU87M27TVSY98vD8F7bBsSb

[7]              https://www.newyorker.com/magazine/2023/02/27/itamar-ben-gvir-israels-minister-of-chaos

[8]              https://www.asianews.it/notizie-it/Giudici-e-magistrati-contro-la-%E2%80%98devastante%E2%80%99-riforma-della-giustizia-targata-Netanyahu-57505.html

[9]              https://www.newyorker.com/magazine/2023/02/27/itamar-ben-gvir-israels-minister-of-chaos

[10]            https://stream24.ilsole24ore.com/video/italia/israele-decine-migliaia-piazza-contro-governo/AEC0W3tC?refresh_ce=1

[11]            https://embassies.gov.il/rome/AboutIsrael/State/Pages/Organo%20legislativo%20la%20Knesset.aspx

[12]            https://stream24.ilsole24ore.com/video/italia/israele-decine-migliaia-piazza-contro-governo/AEC0W3tC?refresh_ce=1

[13]            https://www.nytimes.com/2021/06/13/world/middleeast/benjamin-netanyahu-israel-prime-minister.html

[14]            https://www.nytimes.com/2021/02/08/world/middleeast/benjamin-netanyahu-trial.html

[15]            https://edition.cnn.com/2022/12/29/middleeast/israel-benjamin-netanyahu-swearing-in-intl/index.html

[16]            https://www.aljazeera.com/news/2022/5/15/nakba-mapping-palestinian-villages-destroyed-by-israel-in-1948

[17]            https://www.vox.com/2018/11/20/18080002/israel-palestine-conflict-basics

[18]            https://www.aljazeera.com/news/2022/5/15/nakba-mapping-palestinian-villages-destroyed-by-israel-in-1948

[19]            https://www.bbc.com/news/world-middle-east-39960461

[20]            https://www.bbc.com/news/world-middle-east-62457780

[21]            https://www.vox.com/2018/11/20/18080002/israel-palestine-conflict-basics

[22]            https://www.washingtonpost.com/world/2020/01/01/un-predicted-gaza-would-be-uninhabitable-by-heres-what-that-actually-means/

[23]            http://genocidewatch.net/2014/07/28/9791/

[24]            https://www.washingtonpost.com/world/2020/01/01/un-predicted-gaza-would-be-uninhabitable-by-heres-what-that-actually-means/

[25]            Martin Shaw in Martin Shaw & Omer Bartov, The Question of Genocide in Palestine, 1948: An Exchange Between Martin Shaw & Omer Bartov, 12 Journal of Genocide Research 243, 244 (2010).

[26]            https://ccrjustice.org/sites/default/files/attach/2016/10/Background%20on%20the%20term%20genocide%20in%20Israel%20Palestine%20Context.pdf pag. 1

[27]            http://www.preventgenocide.org/lemkin/freeworld1945.htm

[28]            http://genocidewatch.net/2014/07/28/9791/

[29]            https://www.bbc.com/news/world-middle-east-33223365

[30]            https://www.washingtonpost.com/world/2020/01/01/un-predicted-gaza-would-be-uninhabitable-by-heres-what-that-actually-means/

[31]            https://www.aljazeera.com/news/2022/5/11/shireen-abu-akleh-israeli-forces-kill-al-jazeera-journalist

[32]            https://www.voanews.com/a/al-jazeera-journalist-s-killing-referred-to-icc-in-complaint-/6756871.html#:~:text=A%20coalition%20of%20lawyers%20and,targeting%20of%20the%20veteran%20reporter.

[33]            https://reliefweb.int/report/occupied-palestinian-territory/israel-killed-five-times-many-palestinians-2022-it-killed-same

[34]            https://www.nytimes.com/news-event/israel-elections-2019

[35]            https://www.nytimes.com/2022/11/01/world/middleeast/israel-why-many-elections.html

[36]            https://www.economist.com/middle-east-and-africa/2019/04/10/binyamin-netanyahu-appears-to-have-won-a-fifth-term

[37]            https://www.jpost.com/Israel-News/Elections-set-for-Sept-17-after-coalition-talks-fail-591044

[38]            https://www.bbc.com/news/world-middle-east-49833050

[39]            https://www.dw.com/en/israels-main-parties-begin-coalition-talks-to-end-election-deadlock/a-50558312

[40]            https://www.bbc.com/news/world-middle-east-49833050

[41]            https://www.dw.com/en/israels-main-parties-begin-coalition-talks-to-end-election-deadlock/a-50558312

[42]            https://www.bbc.com/news/world-middle-east-49833050

[43]            https://www.al-monitor.com/originals/2022/05/al-jazeeras-shireen-abu-akleh-pioneering-palestinian-reporter

[44]            https://www.haaretz.com/israel-news/elections/2019-12-12/ty-article/.premium/knesset-dissolves-as-political-impasse-thrusts-israel-into-3rd-election-in-year/0000017f-e555-df2c-a1ff-ff5501380000

[45]            https://www.washingtonpost.com/world/middle_east/after-three-elections-and-political-deadlock-israel-finally-swears-in-new-government/2020/05/17/ba25e752-9807-11ea-87a3-22d324235636_story.html

[46]            https://www.israelnationalnews.com/news/293568

[47]            https://www.washingtonpost.com/world/middle_east/after-three-elections-and-political-deadlock-israel-finally-swears-in-new-government/2020/05/17/ba25e752-9807-11ea-87a3-22d324235636_story.html

[48]            https://www.aa.com.tr/en/economy/poverty-rate-rises-in-israel/2786254

[49]            https://www.middleeasteye.net/news/israel-one-in-four-families-poverty-line

[50]            https://www.jpost.com/business-and-innovation/article-728338

[51]            https://www.middleeasteye.net/news/israel-one-in-four-families-poverty-line

[52]            https://www.aa.com.tr/en/economy/poverty-rate-rises-in-israel/2786254

[53]            https://www.latet.org.il/en/world-1/articles/poverty-in-israel#:~:text=According%20to%20the%20National%20Insurance,1%20in%20every%203%20children).

[54]            https://www.jpost.com/business-and-innovation/article-728338

[55]            https://unctad.org/news/palestinian-economy-reels-under-covid-19-impact-enduring-poverty-and-unemployment

[56]            https://www.bbc.com/news/world-middle-east-49833050

[57]            https://ilbolive.unipd.it/it/news/israele-tutti-contro-netanyahu

[58]            https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/13537120008719580?journalCode=fisa20

[59]            https://ilbolive.unipd.it/it/news/israele-tutti-contro-netanyahu

[60]            https://www.aljazeera.com/news/2021/5/15/building-housing-al-jazeeera-office-in-gaza-hit-by-israeli-strike

[61]            https://www.huffingtonpost.it/entry/gerusalemme-nuovi-scontri-sulla-spianata-delle-moschee_it_6098d08de4b012351602f3a0/

[62]            https://www.bbc.com/news/world-middle-east-46674220

[63]            https://www.nytimes.com/2022/06/20/world/middleeast/israel-election-government-collapse.html

[64]            https://www.gov.il/en/departments/people/bennett

[65]            https://edition.cnn.com/2022/07/01/middleeast/israel-lapid-profile-mime-intl/index.html

[66]            https://www.britannica.com/biography/Yair-Lapid

[67]            https://www.nytimes.com/2022/06/20/world/middleeast/israel-election-government-collapse.html

[68]            https://edition.cnn.com/2022/07/01/middleeast/israel-lapid-profile-mime-intl/index.html

[69]            https://www.nytimes.com/2022/06/20/world/middleeast/israel-election-government-collapse.html

[70]            https://main.knesset.gov.il/en/MK/APPS/mk/mk-personal-details/1007

[71]            https://www.timesofisrael.com/arab-israeli-raam-party-makes-history-by-joining-bennett-lapid-coalition/

[72]            https://www.nytimes.com/2022/06/20/world/middleeast/israel-election-government-collapse.html

[73]            https://www.hakeillah.com/israele-verso-un-regime-teocratico-2/

[74]            https://www.agi.it/estero/news/2020-04-20/israele-ganz-netanyahu-8391687/

[75]            https://www.nytimes.com/2022/11/01/world/middleeast/israel-why-many-elections.html

[76]            https://ilbolive.unipd.it/it/news/israele-tutti-contro-netanyahu

[77]            https://www.timesofisrael.com/liveblog_entry/netanyahu-claims-bennett-carrying-out-the-scam-of-the-century/

[78]            https://www.timesofisrael.com/lapid-inks-formal-coalition-deals-with-raam-yisrael-beytenu/

[79]            https://ilbolive.unipd.it/it/news/israele-tutti-contro-netanyahu

[80]            https://www.idf.il/en/mini-sites/idf-units/sayeret-matkal/sayeret-matkal/

[81]            https://ilbolive.unipd.it/it/news/israele-tutti-contro-netanyahu

[82]            https://edition.cnn.com/2022/07/01/middleeast/israel-lapid-profile-mime-intl/index.html

[83]            https://www.nytimes.com/2022/06/20/world/middleeast/israel-election-government-collapse.html

[84]            https://www.nytimes.com/2022/06/20/world/middleeast/israel-election-government-collapse.html

[85]            https://www.aljazeera.com/news/2022/6/6/israeli-coalition-fails-to-pass-bill-on-upholding-settler-law

[86]            https://www.nytimes.com/2022/06/20/world/middleeast/israel-election-government-collapse.html

[87]            https://edition.cnn.com/2022/07/01/middleeast/israel-lapid-profile-mime-intl/index.html

[88]            https://www.nytimes.com/2022/06/20/world/middleeast/israel-election-government-collapse.html

[89]            https://www.timesofisrael.com/bennett-we-made-a-tough-decision-but-it-was-the-best-for-the-country/

[90]            https://www.nytimes.com/2022/06/20/world/middleeast/israel-election-government-collapse.html

[91]            https://www.dw.com/en/benjamin-netanyahu-wins-majority-in-israeli-election/a-63643822

[92]            https://www.haaretz.com/israel-news/elections/2022-11-03/ty-article/israel-election-final-results-netanyahu-jewish-far-right-win-power-fiasco-for-left/00000184-3e80-daf1-abc4-7f9a53f40000

[93]            https://edition.cnn.com/2022/12/29/middleeast/israel-benjamin-netanyahu-swearing-in-intl/index.html

[94]            https://www.jpost.com/israel-elections/live-updates-721259

[95]            https://www.nytimes.com/2022/03/30/world/middleeast/israel-terrorism-attack.html

[96]            https://www.nytimes.com/2022/06/13/world/middleeast/israel-poison-iranian-scientists.html

[97]            https://dbpedia.org/page/Aida_Touma-Suleiman

[98]            https://www.nytimes.com/2022/06/20/world/middleeast/israel-election-government-collapse.html

[99]            https://www.middleeastmonitor.com/20200306-corrupt-israel-has-re-elected-a-prime-minister-charged-with-corruption/

[100]          https://edition.cnn.com/2022/12/29/middleeast/israel-benjamin-netanyahu-swearing-in-intl/index.html

[101]          https://www.liberation.fr/france/2015/11/25/arcadi-gaydamak-la-case-prison_1416132/?outputType=amp

[102]          https://ilbolive.unipd.it/it/news/israele-tutti-contro-netanyahu

[103]          https://web.archive.org/web/20100915095539/http://news.yahoo.com/s/afp/20100906/wl_mideast_afp/russiaisraelmilitarydiplomacy

[104]          https://www.middleeastmonitor.com/20191213-israel-and-russia-coordinate-arms-sale-preventing-deals-with-iran/

[105]          https://www.timesofisrael.com/israel-mulls-european-request-for-gas-as-russia-threatens-to-cut-eu-supplies/

[106]          https://en.globes.co.il/en/article-russia-wants-share-in-israeli-gas-1001119921

[107]          https://www.timesofisrael.com/delek-noble-sign-accords-for-15b-in-sales-of-israeli-natural-gas-to-egypt/ ; https://www.timesofisrael.com/netanyahu-signs-natural-gas-deal-passing-major-hurdle/

[108]          https://www.energyvoice.com/oilandgas/152060/gazprom-delek-confirm-agreement-israel-natural-gas/

[109]          https://www.offshore-technology.com/news/delek-stake-tamar-mubadala/

[110]          https://europa.today.it/attualita/governo-israele-estremista-Netanyahu.html

[111]          https://www.newyorker.com/magazine/2023/02/27/itamar-ben-gvir-israels-minister-of-chaos

[112]          https://europa.today.it/attualita/governo-israele-estremista-Netanyahu.html

[113]          https://www.hakeillah.com/israele-verso-un-regime-teocratico-2/

[114]          https://orientxxi.info/magazine/itamar-ben-gvir-l-ascesa-al-potere-di-un-fascista-israeliano,6106

[115]          https://www.assopacepalestina.org/2021/04/06/elezioni-israeliane-chi-era-meir-kahane-e-perche-la-sua-eredita-razzista-e-di-nuovo-rilevante/

[116]          https://www.timesofisrael.com/bennett-we-made-a-tough-decision-but-it-was-the-best-for-the-country/

[117]          https://www.hakeillah.com/israele-verso-un-regime-teocratico-2/

[118]          https://edition.cnn.com/2022/12/29/middleeast/israel-benjamin-netanyahu-swearing-in-intl/index.html

[119]          https://edition.cnn.com/2022/10/28/middleeast/netanyahu-comeback-extremists-mime-intl/index.html

[120]          https://edition.cnn.com/2022/12/29/middleeast/israel-benjamin-netanyahu-swearing-in-intl/index.html

[121]          https://orientxxi.info/magazine/itamar-ben-gvir-l-ascesa-al-potere-di-un-fascista-israeliano,6106

[122]          https://www.newyorker.com/magazine/2023/02/27/itamar-ben-gvir-israels-minister-of-chaos

[123]          https://europa.today.it/attualita/governo-israele-estremista-Netanyahu.html

[124]          https://edition.cnn.com/2022/12/29/middleeast/israel-benjamin-netanyahu-swearing-in-intl/index.html

[125]          https://www.bbc.com/news/world-middle-east-46674220

[126]          https://www.mymovies.it/persone/arnon-milchan/126280/filmografia/

[127]          https://www.forbes.com/profile/james-packer/?sh=647c801d6de5

[128]          https://www.timesofisrael.com/case-1000-benefactor-says-he-didnt-think-it-was-wrong-to-give-netanyahu-gifts/ ; https://www.timesofisrael.com/adelsons-milchan-ellison-mks-among-333-witnesses-in-case-against-netanyahu/

[129]          https://www.bbc.com/news/world-middle-east-47409739

[130]          https://www.bbc.com/news/world-middle-east-47409739

[131]          https://www.britannica.com/biography/Isaac-Herzog

[132]          https://www.bbc.com/news/world-middle-east-47409739

[133]          https://www.tabletmag.com/sections/news/articles/israeli-police-reportedly-have-recordings-of-netanyahu-negotiating-a-bribe-with-a-media-mogul

[134]          https://www.bbc.com/news/world-middle-east-47409739

[135]          https://edition.cnn.com/2020/01/28/middleeast/israel-netanyahu-withdraws-immunity-request-intl/index.html

[136]          https://www.middleeastmonitor.com/20200306-corrupt-israel-has-re-elected-a-prime-minister-charged-with-corruption/

[137]          https://overland.org/israele-lex-premier-ehud-olmert-condannato-per-corruzione/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=israele-lex-premier-ehud-olmert-condannato-per-corruzione

[138]          https://www.bbc.com/news/world-middle-east-12815941

[139]          https://www.jewishvirtuallibrary.org/aryeh-deri

[140]          https://www.middleeastmonitor.com/20200306-corrupt-israel-has-re-elected-a-prime-minister-charged-with-corruption/

[141]          https://lens.monash.edu/@politics-society/2023/01/23/1385403/israels-constitutional-crisis-explained

[142]          https://www.i24news.tv/en/news/israel/politics/1674047927-israel-s-high-court-of-justice-to-announce-ruling-on-deri-s-ministerial-appointment

[143]          https://www.reuters.com/world/middle-east/netanyahu-fire-minister-ordered-by-top-israeli-court-confidant-says-2023-01-22/

[144]          https://lens.monash.edu/@politics-society/2023/01/23/1385403/israels-constitutional-crisis-explained

[145]          https://www.middleeastmonitor.com/20200306-corrupt-israel-has-re-elected-a-prime-minister-charged-with-corruption/

[146]          https://www.reuters.com/article/israel-politics-lieberman-verdict-idCNL5N0IR0P120131106

[147]          https://www.timesofisrael.com/dozens-remain-detained-in-yisrael-beytenu-corruption-case/amp/

[148]          https://www.middleeastmonitor.com/20200306-corrupt-israel-has-re-elected-a-prime-minister-charged-with-corruption/

[149]          https://www.haaretz.com/2013-01-16/ty-article/.premium/ex-finance-minister-gets-out-of-jail/0000017f-ef7f-d8a1-a5ff-ffff1d770000

[150]          https://www.middleeastmonitor.com/20200306-corrupt-israel-has-re-elected-a-prime-minister-charged-with-corruption/

[151]          https://www.middleeastmonitor.com/20200306-corrupt-israel-has-re-elected-a-prime-minister-charged-with-corruption/

[152]          https://apnews.com/article/israel-protests-netanyahu-airport-disruption-legal-judicial-overhaul-05b22635b4c6e86e1ba5c36f57956f06

[153]          https://www.ansa.it/sito/notizie/mondo/2023/03/09/netanyahu-parte-per-roma-assediato-dalla-protesta_4edf9714-54df-4355-9c43-7d8ee7fa6f93.html

[154]          https://www.filosofico.net/filosofiaebraica.htm

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